COMPLET - "Tisser l'hybride" - Vernissage de l'exposition de Chloé Bensahel au Palais de Tokyo
PRÉSENTATION
Les Amis du Palais de Tokyo sont invités à rencontrer Chloé Bensahel, lauréate du Prix 2023-24 des Amis du Palais de Tokyo, lors du vernissage de son exposition "Tisser l'hybride" au Palais de Tokyo, dans l'espace Le Point Perché.
Accueil VIP de 18h à 20h dans le hall du Palais de Tokyo, sur présentation de la carte de membre à jour et inscription.
Vous pouvez inviter vos amis. Nous vous remercions de nous transmettre leurs noms afin qu'ils soient inscrits sur la liste et reçoivent le meilleur accueil.
Les œuvres textiles multimédia de Chloé Bensahel sont des organismes vivants qui portent des fragments d’histoires complexes. Dans un langage de la trace et du code, elles nous racontent à travers matières tissées intelligentes, vêtements brodés, textes, activation corporelle et chant, leurs expériences de migration, faites d’hybridation culturelle et de résilience face au rejet et à la stigmatisation. Inspirée par sa propre histoire familiale diasporique méditerranéenne (Algérie, Maroc, Catalogne, France, États-Unis), qu’elle évoque notamment dans sa performance Body Memory (Mémoire d’un corps, 2021), l’artiste puise également dans les histoires de déracinement et d’enracinement dans le monde botanique comme allégorie de notre monde humain.
Pour sa première exposition personnelle au Palais de Tokyo, Chloé Bensahel crée une installation interactive composée de trois nouvelles tapisseries de sa série The Transplants (2021). Réalisées avec des matériaux végétaux, et notamment des plantes exotiques et invasives comme le lin, le mûrier, ou l’ortie, ses œuvres permettent d’imaginer comment l’histoire d’un territoire dans sa relation à l’hospitalité de corps étrangers se raconte aussi par les plantes. Dans leurs titres poétiques, telles que « A Dislocated Glory » ou encore « Bent, Bloom, Twisted Tongue », mais également dans l’usage d’un dégradé de couleurs ocres, vertes et or à connotations terrestres et divines, les œuvres tissent des récits d’épanouissement et d’apprentissage dans l’inconfort de l’adaptation au nouveau territoire.
Hybrides, les créations textiles multimedia de Chloé Bensahel sont également « cyborg », pour citer la philosophe Donna Haraway et sa lecture féministe du potentiel émancipateur des technologies. L’artiste mêle techniques traditionnelles de tissage français et nouvelles technologies, grâce auxquelles elle programme la capacité de ces tapisseries à chanter. Au contact du toucher des visiteurs, elles s’activent, s’illuminent et entonnent ici un chant byzantin interprété par la chorale La Tempête, avec laquelle Chloé Bensahel a collaboré pour cette exposition. Le chant et le toucher réveillent la mélancolie et la gloire de ces vécus transplantés, et nous invitent à plus d’écoute, d’empathie et de reconnaissance à l’égard de ce que nous percevons péjorativement comme Autre car trop étranger à nous-mêmes.