Annulé - "Memórias em re/construção" - Visite privée @ La Fab. Galerie du Jour Agnès B.

PRÉSENTATION

À travers leurs pratiques respectives, Rose Afefé et Asmahen Jaloul explorent la reconstruction de l’identité, mêlant mémoire intime et collective, et convoquant l’ancestralité, les récits transmis et les gestes partagés. Nourri par trois mois de résidence commune, leur dialogue artistique interroge les frontières — géographiques, symboliques, culturelles — et révèle comment les marges peuvent devenir le centre d’une nouvelle narration sensible. S’appuyant sur les rencontres et les pratiques collectives
comme vecteurs de réparation et de transmission, elles façonnent des foyers imaginaires où les récits oubliés reprennent vie, entre effacement et appartenance.

Pour Asmahen Jaloul (née en 2004 à Mesquita, en périphérie de Rio de Janeiro), issue d’une famille libano-brésilienne, les notions d’immigration, de frontières et de mémoire diasporique s’imposent naturellement. Durant sa résidence à Paris, elle a provoqué des rencontres dans des lieux symboliques de la résistance arabe, recueillant les récits d’immigrés et de leurs descendants. De ces échanges sont nés une vidéo mêlant ces voix à ses propres souvenirs familiaux, et une série de portraits. Son projet interroge le foyer comme espace de résistance à l’effacement et à la marginalisation, déconstruisant les espaces identitaires imposés au peuple arabe.

Puisant elle aussi dans ses souvenirs d’enfance, Rose Afefé (née en 1988 à Varzedo, Bahia) développe une pratique artistique mêlant installation, peinture et photographie. En 2018, elle fonde Terra Afefé, une micro-cité de briques de terre crue à Ibicoara, dans la Chapada Diamantina : un laboratoire collectif où art et vie se rejoignent. À la Galerie du Jour, elle poursuit Terra do Pé Vermelho, une ville utopique construite avec le public à partir d’adobes façonnés à la main, support de peintures représentant des
habitants symboliques. Parmi les matériaux utilisés figure de la terre prélevée dans divers lieux de la région parisienne — quartiers populaires comme sites historiques — pour interroger les notions de pouvoir, de possession et de redistribution.