"Here We Are" - rencontre avec Mikhail Margolis, performance, talk à la Galerie Charlot Paris 3e

PRÉSENTATION

« Voir le monde en un grain de sable, un ciel en une fleur des champs, Retenir l’infini dans la paume des mains, Et l’éternité dans une heure». Ainsi commence le poème Auguries of Innocence de William Blake. Invitant à voir avec des yeux neufs, Blake condense en quelques mots l’immensité de la vie et son essence éphémère.

L’exposition de Mikhail Margolis « Here we are » suit la même vision et, à travers une expérience interactive, nous réduit à une entité « primitive », nous dépouillant de l’essentiel de notre identité.
L’espace de la galerie se transforme en laboratoire où nous sommes observés et spectateurs. En entrant dans le vide et en flottant dans une tapisserie faite de claviers, tous les repères sont perdus et il ne reste plus que le mouvement.

Quelle que soit notre condition sociale ou l’espèce à laquelle nous appartenons, le mouvement et le changement sont la norme qui nous fusionne dans une soupe intra espèces. Ainsi, en faisant le pont entre humains et organismes unicellulaires, l’artiste nous pousse à nous interroger sur notre place sur terre.
Bien qu’il s’agisse d’une expérience passagère, une empreinte prévaudra. Votre vie d’amibe sera numérisée et transformée en une œuvre d’art qui vivra. Regarder à travers des microscopes avec une vision kaléidoscopique nous permettra, espérons le, de mettre les choses en perspective

Mikhail Margolis utilise des "matériaux pauvres" comme le papier ou le carton avec une approche artisanale, combinés aux plus récentes micro-technologies, des écrans et ordinateurs miniatures aux petits circuits électroniques. Ces éléments de différente nature sont si imbriqués dans l’objet, qu’ils finissent presque par disparaître, laissant le spectateur se concentrer sur le sens de l’œuvre. Les limites entre les parties matérielles et virtuelles de l’œuvre sont souvent brouillées. Il établit aussi des rapports entre le matériau utilisé et le contenu d’une œuvre.