DERNIER JOUR des expos en cours au Palais de Tokyo
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PRÉSENTATION
Voir ou revoir, avant qu'elles ne ferment leurs portes le 7 janvier, les expositions au Palais de Tokyo :
- "La morsure des termites" par le commissaire Hugo Vitrani
- "Salut, je m'appelle Lili et nous sommes plusieurs" de Lili Reynaud-Dewar, par le commissaire François Piron
- "Vaisseau infini" de Dalila Dalléas Bouzar, par le commissaire François Piron
- "Doppelganger !" de Jakob Lena Knebl & Ashley Hans Scheirl, par la commissaire Daria de Beauvais
- "Hors de la nuit des normes, hors de l'énorme ennui" - exposition collective, par les commissaires Valentina d'Avenia et Clément Raveu
- "Ceinture Nwar" de Rakajoo, par le commissaire Hugo Vitrani
LA MORSURE DES TERMITES
Commissaire Hugo Vitrani
Agissant par parasitage, par télescopage, par fantasme, par friction, par contre-sens ou par amitié, La morsure des termites tente une relecture spéculative de l’histoire de l’art envisagée sous le prisme du graffiti. Le graffiti non pas comme sujet ou esthétique, mais comme expérience, comme attitude, comme imaginaire, comme pensée souterraine. Une expérience de l’illégalité et des vitres brisées, de l’errance des corps en mouvement, une attirance pour les perspectives sans lumière, un romantisme du vandalisme qui prend autant soin des choses qu’il ne les abîme, une fascination pour les langages visibles ou invisibles qui se confrontent avec la matière précaire du réel, et qui se façonnent avec elle tout en la transformant.
En combinaison et rupture avec le projet Lasco, qui accueillait depuis 10 ans l’art urbain dans les espaces dérobés du Palais de Tokyo, l’exposition provoque un dialogue fragmenté, parfois cryptique, entre une cinquantaine d’artistes plus ou moins reconnu.es, voire pas du tout connu.es. Dans un essai publié en 1962, Manny Farber oppose les artistes termites aux artistes éléphants blancs. Les artistes termites s’expriment dans des pratiques plus difficiles à saisir et à manipuler. « L’art style termite, ver solitaire, mousse ou champignon, a la particularité de progresser en s’attaquant à ses propres contraintes, pour ne laisser d’ordinaire sur son passage que des signes d’activité dévorante, industrieuse et désordonnée. » Pensée structurellement comme une ville invisible, en référence à l’ouvrage d’Italo Calvino publié en 1972, l’exposition se découvre de la même façon que la ville de Tamara dans ce livre, par « des rues hérissées d’enseignes qui sortent des murs », où « l’œil ne voit pas des choses mais des figures de choses qui signifient d’autres choses ».
SALUT, JE M’APPELLE LILI ET NOUS SOMMES PLUSIEURS
Commissaire François Piron
Lili Reynaud-Dewar danse, enseigne, écrit, parle, enquête, travaille avec ses ami·es, sa famille, ses étudiant·es. Au Palais de Tokyo, elle s’interroge sur la fonction-artiste, cette activité aux contours flous, à la fois privilégiée et précaire, entre exposition de la vie privée et subjectivation de la vie publique.
Son exposition se divise en deux parties. La première, en accès libre, réunit les 19 épisodes d’une comédie entre fiction et documentaire : Gruppo Petrolio. Réalisé en collectif, inspiré par le livre Pétrole de Pier Paolo Pasolini, ce film évoque les méfaits de l’industrie pétrolière, du progrès technologique, de la gentrification, et questionne la valeur de la production artistique face à l’activisme politique.
La seconde exposition se lit comme un journal, celui de Lili Reynaud-Dewar, et rend compte, à travers un nouveau corpus d’œuvres, de ce qui s’est passé à l’intérieur et à l’extérieur du Palais de Tokyo (dans des chambres d’hôtel à Paris, dans ses relations affectives et professionnelles, dans l’actualité nationale et internationale) durant l’intervalle de temps qui a séparé les premières intuitions du résultat final, c’est-à-dire l’exposition.
Mécénat des Amis du Palais de Tokyo
VAISSEAU INFINI
Commissaire François Piron
Au Palais de Tokyo, le Vaisseau infini se déploie sous la forme d’une grande tente qui accueille le public et de nombreux événements. La broderie interprète un vaste ensemble de dessins effectués par l’artiste sur le site de Tassili N’Ajjer, un plateau rocheux dans le désert du Sahara au sud de l’Algérie où pendant plusieurs millénaires, des personnes ont dessiné leur histoire et leur environnement à ciel ouvert sur les parois de pierre, faisant du Tassili un témoignage unique de l’histoire humaine, de ses relations avec la nature et les animaux, de l’évolution de ses comportements et de ses représentations du genre et des sexualités. Dalila Bouzar voit dans ces dessins la représentation d’une utopie : le passé lointain d’où ils proviennent constitue pour elle un continuum qui nous transporte jusqu’à un futur infini, au-delà des histoires liées à la domination qui constituent le passé récent de l’Algérie.
DOPPELGANGER !
Commissaire Daria de Beauvais
L’exposition de Jakob Lena Knebl et Ashley Hans Scheirl prend la forme d’installations diverses, îlots de lumière qui invitent le public à explorer des « espaces de désir », selon les mots des artistes. Ielles créent une ambiance immersive incluant moquette et miroirs à travers lesquels les visiteur·euses deviennent partie prenante de l’exposition. La scénographie puise dans les codes de l’art, du design, de la littérature et des phénomènes socioculturels tout en tendant vers l’humour et le grotesque. Les installations amalgament les valeurs, elles génèrent une série de tensions et d’affects qui confèrent aux plus reconnaissables de leurs sources d’inspiration une « inquiétante étrangeté » à la fois troublante et intrigante.
HORS DE LA NUIT DES NORMES, HORS DE L’ÉNORME ENNUI
Commissaires Valentina d'Avenia et Clément Raveu
L’exposition Hors de la nuit des normes, hors de l’énorme ennui envisage par le biais de pratiques variées et engagées des visions plurielles de l’amour et de l’amitié, des romantismes et des désirs, des corps et de la sexualité. Elle réunit vingt artistes et collectifs français·exs et internationaux·ales qui pensent depuis les bords la recomposition des affects et des conflits, le lien et le faire ensemble aujourd’hui. L’amour est ici considéré non pas comme un sujet mais comme une méthode et un acte de résistance aux frontières des normes qui étriquent nos façons de vivre les sentiments.
CEINTURE NWAR
Commissaire Hugo Vitrani
Comme son surnom l’annonce en wolof, la peinture de Rakajoo est têtue. À la manière d’un trait-d’union qui surgit là où la grammaire ne l’attend pas, sa peinture allie et relie les dynamiques désolidarisées, puisant dans son expérience intime pour tracer un récit collectif. Ce trait-d’union qui pourrait qualifier la peinture de Rakajoo est celui qui disparait lorsqu’on évoque l’Afropéanité, mot-valise né d’une contraction d’Africain et Européen. Dans le prolongement des écrits des auteur.ices Johnny Pitts et Leonora Miano, la peinture de Rakajoo trouve ses racines dans cette âme afropéenne caractérisée par une dualité et un pluralisme : être à la fois Africain, Européen, mais être aussi les deux ensembles, sans dissociation.
Au Palais de Tokyo, pour sa première exposition personnelle institutionnelle, Rakajoo explore différentes temporalités et géographies affectives. Il étire leurs limites et modifie les focales pour ouvrir de nouvelles perspectives. Composant son espace d’exposition en suivant les mouvements du corps dans un ring de boxe, le public se déplace en longeant les murs, attentif à ce qui se joue devant, derrière au-dessus ou à nos pieds, dans la lumière ou la pénombre.
Rakajoo est lauréat du Prix des Amis du Palais de Tokyo 2021-2022.
Mécène du Prix : Philippe Dian, président des Amis du Palais de Tokyo.
13 Avenue du Président Wilson
75116 Paris
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